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sabliers pour ne pas s’oublier

Je suis travaillé par les urnes funéraires, je suis travaillé par les sabliers, j’aimerais connaître le début de toute chose et la fin de rien.

Décembre 1994, décès de ma mère. Il faudra ouvrir sa tombe, un an plus tard, pour incinérer son corps, suite à une réclamation de l’association des crématistes de l’orne.

Mars 2016, j’enterre mon père, un grand prédateur, mais il sera seul dans le caveau car nous dispersons (enfin! devrais-je dire) les cendres de sa défunte épouse. Il faut vider la maison. J’ai jeté toutes les idées reçues pour ne conserver que des détails, comme ces boutons soigneusement conservés dans une boîte Tupperware. Eh oui, tout est là: on ne gâche rien. Et on attend son tour pour mourir.

1999 je conçois des sabliers pour une performance sur le port de Concarneau:

CRIARD

2000 Gisèle Beauvais réalise dans les combles de l’Atelier d’Estienne à Pont Scorff  une installation avec les sabliers que le public n’a pas emportés, ce sont les Empreintes du temps

 

Aujourd’hui, je décide de collecter les petits riens dans toute sorte de pots transparents: ils brillent tellement sous leurs verres!

 
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