Las Vegas, Galerie nomade, Rencontres de la jeune photographie internationale, Niort 2021
Si Frédéric Stucin est passé maître d’une scénarisation qui lui vaut de belles commandes du côté des célébrités, il reste très attaché à sculpter dans le social et le fragile. Je suis frappé de voir combien son regard humaniste associe le sublime au précaire. Une grande part d’existentialisme traverse sa personnalité. Il n’arrête pas le temps mais l’histoire, photographiant la déréliction qui s’empare de l’humanité pour mieux souligner l’intimité des situations qui apparaissent aussi étranges qu’exactes. (Cf Pascal Therme). Solitude et mystère, ce pourrait être une version humanisée des scènes peintes par Edward Hopper. Toutefois, en rapprochant son autoportrait des images qui représentent le poète Dante, il est possible de se demander si le photographe n’est pas dans l’écriture d’une comédie humaine, théâtralisée, qui chercherait à fuir ses malheurs. Une écriture empathique et sincère, chargée de cette discrétion qui permet d’approcher les expressions les plus justes. Ses constructions recourent à des éclairages contrastés qui visent à la spiritualité du baroque.