Pupitres en bois de châtaignier issus de récupération: lames de parquet, planches d’escalier, circuits informatiques. Chaque pupitre est accompagné d’un micro sur pied servant de haut-parleur et relié à un lecteur qui diffuse un montage aléatoire d’extraits sonores issus de la télévision à 20 heures.
L’œuvre traduit une difficulté à communiquer.
Ces pupitres ont été conçus parallèlement à la commande d’une fontaine, à Rennes; j’ai constaté que les élus avaient décidé de réaménager un quartier sans vraiment faire accepter leur projet par la population. Parlaient-ils une langue de bois? Tournaient-ils en rond?
Parler, c’est d’abord écouter.
J’ai renversé les fils du discours avec ces pupitres, j’ai retourné la parole de celui qui parle.
Les fils de la discussion ne doivent se rompre.
Le fil argenté des circuits imprimés fait écho au fil du bois. Un rectangle de circuit imprimé serait destiné à être lu en public.
Joute oratoire.
La disposition des pupitres en vis-à-vis tient d’un parti pris ludique où se dénoncent les joutes (élect)orales fécondes en promesses non tenues. Le public prend la place de l’orateur et se positionne dans l’actualité du son émis par les micros.